dimanche 7 octobre 2012
Au revoir, Henri Bauchau
Au revoir Henry Bauchau
Celui qui se disait « psychanalyste par nécessité » et « écrivain par espérance », qui à la fin de son journal Passage de la Bonne Graine (1997 – 2001) célébrait « la fête de l’existence, ce don qui lui est encore accordé », s’est éteint dans la nuit du 20 au 21 septembre 2012, à Louveciennes , où il s’était retiré il y a quelques 7 années.
Après y avoir vécu et exercé comme analyste, il avait quitté ce « passage de la Bonne Graine », situé dans le 12ème arrondissement de Paris, n’ayant plus la possibilité de vivre de manière indépendante. Entouré, secondé, il a continué son travail d’écriture jusqu’au bout, puisqu’un dernier livre va sortir en octobre chez Actes Sud. Il est consacré à Pierre Jean – Jouve et Blanche Reverchon – Jouve qui a été une de ses analystes., celle qu’il nome la Sybille. Etaient parus également chez Actes –Sud, en avril 2012, un récit (son premier récit) Temps du rêve , et en novembre 2011, un roman L’enfant rieur ainsi qu’ un recueil de poèmes intitulé Tentatives de louange (collection Le souffle de l’esprit).
L’enfant rieur est un roman dicté, élaboré à partir de souvenirs personnels, de l’enfance à la rencontre avec sa seconde femme Laure, intéressant à un premier niveau pour qui a quelque intérêt pour l’homme Bauchau. . Mais on se prend à penser à la lecture de ce récit qu’il y a en chacun de nous un « enfant rieur » que la vie a empêché, sinon tué, et qu’il faut de longues années pour un jour retrouver la « flamme » qui alimentait ce rire, Et on ne le retrouve que « par éclairs », souvent juste au moment où la fatigue morale nous donnerait envie de renoncer.
Henry Bauchau n’a pas eu beaucoup de reconnaissance médiatique, si l’on excepte ce Prix du Livre Inter en 2008 pour Le Boulevard périphérique. Pourquoi pour ce livre là ? Certes, ce roman réunit les deux « courants » de son œuvre, romanesque et autobiograpbique, certes il y a des passages magnifiques, notamment celui où les femmes se dressent « entre les hommes », entre les Allemands et « leurs » hommes , les prisonniers français, et arrêtent ce qui aurait sans doute été un massacre.
Mais le plus beau texte, celui qui se lit et se relit, n’est-ce pas, dans sa fulgurance, le deuxième volet de la trilogie thébaine, Diotime et les lions, récit qui devait au départ être un chapitre d’Antigone, mais dont l’importance et l’intensité ont conduit l’auteur à en faire un récit à part. Un texte essentiel sur le féminin et la transmission.
Je terminerai en laissant la parole à Henry Bauchau :
Eclore ne connaît pas l’ego,
Eclore, éclosion de la vie dans la vie
Initiation toujours en chemin de se faire
(Extrait du poème
ECLORE
AURORE
Tentatives de louange, Actes Sud)
Vous pourrez d’ailleurs (ré)écouter sur France Culture.fr les émissions d’A voix nue qui lui ont été consacrées
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue
Il y a également un site : http://bauchau.fltr.ucl.ac.be/
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